Le Rhône est indissociable de l’histoire de la Camargue. Cette aventure camarguaise commence loin d’ici, dans les Alpes suisses, vers 2 230 mètres d’altitude, là où le Rhône prend sa source avant de parcourir 800 km jusqu’à Port-Saint-Louis-du-Rhône et les Saintes-Maries-de-la-Mer où il rencontre la Méditerranée. Le Rhône emprunte deux axes principaux qui se séparent au nord de la ville d’Arles : l’un, vers le sud-est, appelé grand Rhône, l’autre, vers le sud-ouest, nommé petit Rhône. Tous deux forment l’île de Camargue, accessible uniquement par les ponts d’Arles, de Sylvéréal, de Saint-Gilles, de Fourques ou les bacs de Barcarin et du Sauvage.

Un fleuve à apprivoiser

Voie navigable, source d’énergie, eau pour la ville ou pour les champs, le Rhône est un atout que, dès le Moyen Âge, les hommes ont cherché à apprivoiser. Un défi, car loin d’être un long fleuve tranquille, il peut être redoutable. Au cours de l’histoire, le Rhône a provoqué de grands dégâts en sortant de son lit, mais il a aussi bâti les paysages.

Le Rhône en crue à Arles
Le Rhône en crue à Arles© JF

Dès le XIIème siècle, les hommes dévient, assèchent ou endiguent les bras du fleuve pour se protéger et pour favoriser un axe de navigation. L’achèvement de l’endiguement en 1860 stabilise son cours. Pour l’apprivoiser, ils ont édifié des digues, creusé des canaux.

Ces aménagements hydrauliques ont permis de maintenir et développer les activités humaines grâce au transport fluvial, à l’irrigation et au drainage. Cette gestion de l’eau fait pleinement partie de l’identité culturelle de la Camargue.

Le Rhône, un fragile colosse

Martelière en Camargue

Aujourd’hui, les usagers de l’eau en Camargue sont vigilants face à l’extrême fragilité des équilibres environnementaux et économiques dont la gestion de l’eau constitue le socle. Riziculture, viticulture, chasse, pêche, tourisme, toutes ces activités dépendent d’une gestion concertée et équilibrée, dont l’enjeu est aussi la préservation de l’exceptionnelle biodiversité de la Camargue.

Le Rhône est classé en site Natura 2000 (classement européen) de ses embouchures jusqu’au nord des départements du Vaucluse et du Gard.

En parcourant la Camargue, le long des berges du Rhône ou dans les marais et les étangs, vous pouvez voir les aménagements hydrauliques destinés à la gestion de l’eau.