Né à Rodez en 1919, décédé en 2022, Pierre Soulages fut l’un des plus grands artistes de son époque. Exposé dans le monde entier, du Sénégal à la Chine, en passant par le Brésil, les États- Unis ou l’Indonésie, il fit encore tout récemment l’objet, en 2019, d’une exposition personnelle au musée du Louvre, une consécration exceptionnelle pour un artiste vivant. En pleine Seconde Guerre mondiale, alors âgé de vingt-deux ans, Soulages rencontrait le musée Fabre et ses oeuvres, alors qu’il préparait le professorat de dessin à l’école des beaux-arts de Montpellier. La portée de cette rencontre – « plus que tout autre, ce musée a compté pour moi » écrira le peintre – s’est matérialisée en 2005 à travers la donation par Pierre et Colette Soulages de vingt toiles accompagnées de dix dépôts, qui faisaient suite à deux expositions dédiées à l’artiste au sein du musée montpelliérain, en 1975 et 1999, ainsi qu’à l’achat de deux importants Outrenoirs datés de 1996.
C’est à l’occasion des vingt ans de cette donation que le musée Fabre a choisi d’honorer à nouveau l’oeuvre immense de Soulages, dans le cadre d’une exposition d’envergure se déployant sur trois niveaux et plus de 1 200 m2. Le titre, clin d’oeil à l’un des tableaux iconiques du musée Fabre, réalisé en 1854 par Gustave Courbet, traduit la volonté d’évoquer, au fil du parcours, la rencontre de l’artiste avec l’histoire de l’art qui le précède, tout comme celle de son temps.
Maud Marron-Wojewodzki est directrice du musée Soulages à Rodez. Elle a été conservatrice du patrimoine, responsable des collections modernes et contemporaines du musée Fabre depuis 2019. Elle a notamment été commissaire ou co-commissaire des expositions suivantes : United States of Abstraction. Artistes américains en France (1946-1976) en collaboration avec le musée d’Arts de Nantes (2021), Djamel Tatah, Le théâtre du silence (2022), Germaine Richier, une rétrospective, en collaboration avec le Centre Pompidou (2023) et Soulages (2025).