Découvrir le village de Salin-de-Giraud c’est aller à la rencontre de l’histoire industrielle du sel et de ses ouvriers venus du monde entier. À 40 kilomètres au sud d’Arles, en plein Parc naturel régional de Camargue, cette ancienne cité ouvrière aux allures de ville minière du nord de la France tranche dans le paysage.

Ancienne photo des salins en Camargue
© C. Naudot

L’or blanc de Camargue

Sur ces terres battues par le vent, la mer offre une ressource inépuisable : le sel, exploité depuis la plus haute Antiquité pour la conservation des aliments.

A l’ère industrielle, deux industriels tirent profit de cet or blanc. En 1855, Henry Merle, transforme les marais en salins pour synthétiser le sel en soude pour fournir les savonniers de Marseille. En 1891, un industriel belge, Ernest Solvay installe à proximité une usine de soude produite avec un procédé qu’il tient secret. Dès lors, les deux compagnies salinières Péchiney et Solvay aménagent des lieux de vie, de travail, de loisirs, d’éducation et de soins pour fixer leurs employés dans ce bout du monde. 

En 1968, la Compagnie des Salins du Midi rachète Péchiney et étend progressivement l’exploitation vers l’ouest et de grands travaux d’aménagements transforment les sansouires et lagunes de Beauduc, de Rascaillan, du Galabert et du Fangassier. Alimentés à partir de la station de pompage de Beauduc, ces nouveaux aménagements vont permettre à la Compagnie des Salins du Midi de monter la production annuelle jusqu’à un million de tonnes de sel de mer.

Vue historique des usines à Salin-de-Giraud
© C. Naudot

Une cité ouvrière

La récolte du sel est un travail éprouvant qui nécessite une main d’œuvre importante et rapidement, la main d’œuvre locale, venant du Gard et de Lozère n’y suffit plus. Lorsque survient la grande guerre, l’Etat fait appel notamment à des italiens, russes, arméniens, grecs pour compenser les départs pour le front : l’industrie des salins emploiera jusqu’à 1000 ouvriers. Ainsi naquirent un village et deux cités ouvrières, séparées par une lande où paissaient les taureaux.

Un village à part, aux airs de corons, une cité ouvrière bâtie de toute pièce à l’ère industrielle par des industriels. Pur produit des utopies sociales du XIXème siècle, huit rangées de corons en brique de 100 mètres de long, identiques à ceux des villes minières du Nord, font face aux maisons des contremaîtres ou des ingénieurs. Lorsque les ouvriers montaient en grade, ils avaient droit à une maison plus confortable.

Une visite contée

Découvrez l’histoire et l’architecture de ce village grâce aux conteuses de Pays qui vous accompagnent pour une visite privilégiée. Une initiative menée avec le Parc naturel régional de Camargue  avec un groupe d’habitants volontaires et de professionnels.

Le mercredi et dimanche à 10h ou autres créneaux sur demande. 10€/pers. (Gratuit -12 ans) – Tarif groupe se renseigner. Réservation : 06 76 82 57 12 ou 06 32 19 08 37

Tout proche, le Domaine de la Palissade vous propose des visites et des animations « nature ».  Et dès le 1er avril, vous pouvez découvrir le site à cheval ou en kayak.

Télécharger le dépliant de la visite