Sillonner la Camargue, c’est faire un voyage séculaire dans ses paysages. Ceux d’aujourd’hui doivent beaucoup aux activités agricoles qui se sont développées à partir du XIXème siècle. Une histoire qui nous parle d’eau, de soleil, de sel et de vent.
Pour rendre les terres de la Camargue exploitables, les hommes ont dû contenir le Rhône dans son lit, et s’adapter à des conditions extrêmes : des terres salées battues par les vents, limoneuses ou sableuses selon les divagations passées du fleuve, sèches ou inondées selon les caprices du ciel.
De terre …
Aujourd’hui, l’agriculture camarguaise offre un maillage entre prairies, maraîchage de plein champ et productions céréalières, avec une culture de riz par submersion pratiquée régulièrement en rotation pour limiter la pression saline. Les sols les plus sableux accueillent la culture de la vigne, des pommes de terre, carottes et asperges, tandis que sur les terres les plus hautes, au nord, se trouve un peu d’arboriculture. Sur les plaines de sols argileux fertilisés par l’eau du Rhône, riz, blé, colza, tournesol, pois chiche, lentilles ou luzerne poussent en rotation. L’agriculture biologique représente aujourd’hui plus de 10% de la production camarguaise.
L’élevage est l’autre activité économique agricole fortement présente en Camargue. Les élevages extensifs de races rustiques (chevaux, taureaux, moutons) sont situés en partie sur les milieux naturels que leur présence contribue à entretenir.
… et d’eau
À Port-Saint-Louis du Rhône, dans l’anse de Carteau, moules et huîtres sont produites sur plus de 1700 hectares. Elles profitent d’une eau riche en oligoéléments transportés par le fleuve à l’embouchure de la Méditerranée.
La pêche professionnelle s’exerce partout sur le territoire camarguais : en mer, dans le fleuve, les étangs, marais et lagunes, hors des limites des espaces protégés.
La Camargue, terre de chasse
Terre d’accueil d’une faune riche et multiple, les hommes ont toujours pratiqué la chasse et la pêche en Camargue. Chasse au gibier de terre ou au gibier d’eau, cette activité de loisir très prisée s’exerce soit, sur les terrains publics ou communaux, soit, dans les chasses privées qui se déploient sur de grands domaines fonciers.
Chasse à la Passée
Lorsqu’il s’agit de chasser les canards, la technique la plus utilisée est la chasse à la passée. Cette chasse est autorisée jusqu’à 30 minutes après le coucher du soleil : rapidité et justesse sont donc de mise! La passée s’effectue aussi le matin, quand les canards prennent leur envol pour rejoindre leur lieu de repos.
Le Mas camarguais
L’agriculture en Camargue s’exerce sur de grandes propriétés. Un quart des exploitations ont des superficies supérieures à 100 hectares et certaines dépassent 2000 hectares. Le mas camarguais est une ferme composée du lieu d’habitation du propriétaire et du site de production, implanté sur les terres les plus élevées pour se protéger des inondations et abrité de bosquets contre le mistral. Les bâtiments agricoles et logements des ouvriers sont regroupés autour du corps principal du mas formant une cour. Au fil du temps, certains forment aujourd’hui de véritables hameaux. Dans cette terre de sable et de sel où la pierre est absente, les premiers mas réemploient les matériaux de bâtiments antérieurs et quelquefois ceux du Moyen Âge ou de l’Antiquité. A défaut, c’est à grands frais, que les propriétaires font venir la pierre de Beaucaire ou de Fontvieille pour la construction de leur mas. A présent, de nombreux mas camarguais proposent des hébergements, gîtes ou chambres d’hôtes, très prisés pour leur charme et leur authenticité.
Agritourisme en Camargue
Vous aimez les rencontres? Vous avez envie de partager la vie des camarguais? La Camargue a développé une offre en agritourisme qui vous permet de satisfaire votre quête d’expériences authentiques. Les producteurs, artisans, manadiers sont nombreux à vous accueillir sur leur exploitation.