La Camargue, un joyau à protéger

La grande île de Camargue située entre les bras du Rhône, résulte de siècles d’aménagements pour canaliser les eaux salées et douces. En modifiant son fonctionnement naturel, les hommes ont fragilisé l’écosystème de la plus vaste zone humide d’Europe. Le développement du tourisme, la question de l’érosion du littoral et du réchauffement climatique, sont également des sujets d’importance pour ce territoire fragile.

Les habitants, les acteurs économiques et les institutions ont, pour beaucoup, très vite pris conscience de la nécessité de protéger ce territoire unique. Dès 1927, son intérêt écologique a été reconnu, avec son classement par l’État, en réserve naturelle nationale.

Quelques dates :

  • 1927 : Création de la Réserve naturelle nationale de Camargue du Vaccarès, la 1ère en France.
  • 1970 : Création du Parc naturel régional de Camargue
  • 1977 : Classement de la Camargue comme Réserve de biosphère par l’Unesco
  • 1986 : Classement comme site Ramsar : zone humide d’importance internationale.
  • 2011 : Création de la zone naturelle des Marais du Vigueirat
  • 2013 : Création de la Réserve marine de Beauduc
  • 2014 : Classement en zone Natura 2000

Réserve naturelle nationale, Réserve naturelle régionale, quelles différences ?

Si leur nom est proche, leurs vocations sont très distinctes.

  • La réserve naturelle a un pouvoir réglementaire qui proscrit toute destruction et modification du milieu. Son premier objectif est de protéger un espace de même que les espèces, faune et flore, qui occupent son espace. De ce fait, certaines activités peuvent y être interdites et l’activité humaine y est très réduite.
  • Au contraire, un parc naturel régional est un territoire ouvert qui n’a pas de pouvoir réglementaire. Seule la réglementation courante s’applique, les individus peuvent vivre dans ces espaces et des entreprises peuvent y exercer une activité économique.  Son rôle est de veiller au maintien du patrimoine naturel et culturel, mais également d’accompagner les acteurs économiques pour une gestion durable de leur territoire.

Le Parc naturel régional de Camargue 

Si la Camargue est une zone humide d’importance internationale, qui bénéficie d’une grande notoriété et de nombreuses protections, c’est aussi un territoire rural habité où se développent des activités économiques majeures. Le Parc naturel régional intervient sur le territoire de l’ensemble de la grande Camargue selon un projet pluriannuel, concerté avec les habitants et les usagers.

Il a pour mission d’instaurer un rapport durable entre l’homme et la nature, avec :

  • la protection et la gestion du patrimoine naturel, culturel et paysager,
  • l’aménagement et le développement économique, social et culturel du territoire,
  • l’accueil, la sensibilisation et l’éducation du public,
  • l’expérimentation de nouvelles méthodes de gestion.

Il coordonne également les actions menées sur le territoire par les diverses collectivités publiques, par les partenaires et les acteurs associatifs et privés.

Contrat de Delta, charte du Parc naturel régional de Camargue

Chaque année le Parc naturel régional de Camargue propose des activités et des animations accessibles aux scolaires, étudiants et visiteurs. Un programme riche en découvertes. Le centre administratif du parc régional de Camargue est localisé au Mas du Pont de Rousty, sur la commune d’Arles.

Tout proche, le Musée de la Camargue vous emporte dans un voyage dans le temps à la fois pédagogique, ludique et interactif. Par ici, pour un aperçu en vidéo

A quelques encablures de l’embouchure du Grand Rhône,  retrouvez le Domaine de la Palissade , seul site non endigué de Camargue, pour une rencontre intime avec la nature, la faune et la flore sauvages.

Carte d’identité du Parc naturel régional de la Camargue

  • Date de création : 25 Septembre 1970
  • 3 communes : Arles (hors cité), Port-Saint- Louis- du- Rhône et Les-Saintes-Marie-de-la-Mer
  • Superficie : 101 000 hectares sur terre, 34 000 hectares sur mer
  • 75 km de façade maritime
  • 10 848 habitants 
  • Point culminant : 4 m au-dessus de la mer
  • 5 700 espèces végétales ou animales dont 489 protégées
  • 150 000 oiseaux migrateurs par an

Carte des limites du parc naturel régional de Camargue
Carte des limites du parc naturel régional de Camargue

Pour la Camargue : des partenaires, des passionnés et des projets

Le Parc naturel régional a, parmi ses missions, celle de fédérer les acteurs qui interviennent pour la gestion et la préservation du delta de Camargue. Pour cela il bénéficie du soutien de nombreux partenaires institutionnels locaux, régionaux et nationaux : la Région Provence-Alpes-Côte-D’azur, le Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône, le Ministère en charge de l’Environnement, les services régionaux de l’Etat en charge de l’Environnement, la Fédération des Parcs naturels régionaux de France, les communes d’Arles, des Saintes-Marie-de-la-Mer, de Port-Saint-Louis-du-Rhône et les agglomérations d’Arles-Crau-Camargue-Montagnette, l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée et Corse et le Conservatoire du littoral et des rivages lacustres.

Le Conservatoire du littoral est un acteur d’importance : plus de 20 000 hectares ont été acquis et confiés en gestion à des partenaires, comme le Parc naturel régional ou la société de protection de la Nature. Plusieurs autres acteurs interviennent par l’action foncière pour la préservation des espaces naturels, c’est le cas du Conseil Départemental des Bouches du Rhône ou encore la fondation de la Tour du Valat, créée par Luc Hoffmann, passionné d’ornithologie, qui dans les années 50, acheta  plus de 2000 hectares de terrains afin d’y mener un programme de recherche.

A la même époque, un autre passionné, André Lamouroux, décide de donner à voir les oiseaux qui occupent ses terres à Pont-de-Gau. Son fils lui succède en 1974 et aujourd’hui avec ses 60 hectares, le parc ornithologique du Pont de Gau permet de découvrir la faune sauvage dans son milieu naturel sur les 7 km de sentiers de découverte.

Pêche en Camargue

Des professionnels engagés pour la réserve marine de Beauduc

Créée à l’initiative des pêcheurs professionnels en 2013, cette zone de 450 hectares est interdite à la pêche, dragage, plongée et mouillage. Seule la navigation y est autorisée. L’objectif est d’y restaurer une zone de nurserie pour poissons plats, après des années de passage illégal de la pêche dite « à la traîne » qui avait fragilisée la ressource. Les résultats sont là : l’ensemble du golfe de Beauduc même hors cantonnement ont bénéficié de cette protection et de l’arrêt quasi-total du chalutage illégal. La ressource se reconstitue.

Le Parc naturel régional gère l’ensemble des aires marines protégées de Camargue, dont la réserve de Beauduc et la Réserve de biosphère de Camargue.